Je suis biologiste, diététicienne, spécialisée dans le suivi nutritionnel de patients atteints de dérèglements hormonaux.
Athlète depuis toujours et Triathlète depuis 2013, de longue distance, depuis 2015, j’ai voulu combiner mes connaissances professionnelles avec ma passion afin d’en tirer le meilleur profit.
En effet, comme vous le savez tous, les hormones sont les messagers qui transmettent l’information entre les différents organes, et permettent de réguler les métabolismes en fonction des conditions internes et externes auxquelles est soumis notre organisme; il s’agit d’un immense et complexe réseau de circulation, où se croisent, et communiquent entre elles toutes les molécules de l’information, à l’image d’un réseau autoroutier, où, en plus des hormones régulatrices des grands métabolismes (adrénaline, insuline, hormones thyroïdiennes, oestrogènes, testostérone, aldostérone,…) se retrouvent aussi les cytokines de l’inflammation, les neuromédiateurs ainsi que toutes les petites molécules étrangères apportées de l’extérieur (perturbateurs endocriniens).
Au même titre, qu’un retour de vacances sur “l’autoroute du soleil”, dès qu’un incident, accident ou mauvaises conditions météorologiques surviennent, le trafic routier est perturbé, plus ou moins longtemps, de manière plus ou moins grave et les alentours proches ou autres voies secondaires sont elles aussi indirectement touchées.
Afin de rétablir la fluidité du trafic et son bon fonctionnement, il faut que chaque “véhicule”, c’est à dire chaque hormone ou molécule impliquée ait sa structure, sa voie de circulation, ses récepteurs ainsi que sa fonction, préservés et dans un état de fonctionnement optimal.
Dans ce sens, j’ai travaillé toute l’année de préparation du Swissman en me basant sur le maintien de l’équilibre hormonal, et du contrôle de ses déviations (inflammation, oxydation,…) de mon organisme, au jour le jour, dans mon alimentation quotidienne et puis plus spécifiquement durant les entraînements.
L’objectif étant de maintenir le jour J, cet équilibre hormonal, en guardant une glycémie constante et en évitant de générer trop de pics d’insuline pendant la course; il s’agit de gérer 17 heures d’activité physique à un rythme soutenu (je sait c’est long, mais je suis pas pro), alternant 3.900 m de natation dans le lac Majeur d'Ascona, 180 km de vélo (3 cols mythiques du tour de Suisse: St. Gothard, Furka et Grimsel) et 42 km de course à pied avec une montée finale à Kleine Scheidegg au pied de la face nord de l’Eiger, tout ceci ajoutant un dénivelé positif de 5.300 m.
Le fait de diminuer les niveaux d’insuline dans le sang provoque l’utilisation des acides gras par l’organisme, afin de générer de l’énergie, et c’est en fait l’effet que je recherche car a l’inverse, des concentrations d’insuline élevées génèrent le stockage des graisses ainsi que l’usage des hydrates de carbone comme principale source de combustible.
De plus nos réserves en lipides (100.000 kcal), donc en énergie potentielle, sont beaucoup plus élevées que nos réserves en glycogène (480 kcal).
La stratégie choisie en course est donc, en résumé, la suivante:
- la semaine antérieure = charge en hydrates de carbone (selon ma méthode);
- 48 heures avant = éviction des aliments susceptibles de provoquer des troubles intestinaux durant la course;
- Petit déjeuner: apprécié et répété quotidiennement durant l’année, notamment avant les entraînements:
- Galettes de blé noir avec compote de pomme + Thé vert sans sucre (+ 1 sachet d’argile - juste le jour de la course)
- En course :
- 1 gel crème marron à la sortie de l’eau (Index Glycémique Élevé afin de remonter la glycémie dans des valeurs correctes.
- À partir de là sur le vélo, on commence l’alimentation low carb, low IG:
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- 1 bidon boisson énergétique à bas index glycémique + 1 bidon eau enrichie en sels minéraux
- barres énergétiques type RAW BARS (à base de fruits secs et à coque) toutes les 1h30
- quelques gels de crème de marron afin d’affronter les cols du St. Gothard, Furka et Grimsel.
De son côté mon assistance (il n’y a pas de ravitos sur le Swissman) prévoit le changement des bidons aux points prévus à cet effet et une alimentation solide plus consistante afin de m’alimenter convenablement (sandwich, bananes, fruits secs,...) en haut de chaque col.
- pour la course à pied: j’avais deux flasks: 1 avec la boisson énergétique à bas index glycémique + 1 avec l’eau enrichie en sels minéraux
- des gels de crème de marrons. j'ai fait un peu juste car pas de ravitos et point assistance éloigné !!
Mes Sensations en course :
Pas de coup de pompe, pas de crampes, pas de douleurs,…
En comparaison avec d’autres courses similaires (Ironman d’Embrun, Ironman de Nice,…): aucun problème digestif sur le marathon et sensations d’être plus lucide, sensation de contrôle sur soi plus importante, plus d’intégrité.
Ceci jusqu’au km 30, où entre en jeu le paramètre “fatigue” - là ce sont les heures d'entraînement qui comptent.
Sensations de Récupération = Plus rapide que jamais, aussi bien dans les transitions qu’à l’arrivée.Je rappelle que cette stratégie est adaptée à des personnes ayant pratiqué le low carb sur toute l’année de préparation de l’Ironman et disposant d’une certaine adaptation cétogène; je ne conseille pas l’usage de cette alimentation en course si la personne n’est pas préalablement convenablement entrainée physiquement et adaptée à suivre le plan d'alimentation, ni de l’essayer le jour même de la course, d'ailleurs.
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